En cette fin décembre, comme tous les ans, je vous propose de faire le bilan, pour laisser partir ce qui n’est plus et tirer les enseignements de l’année qui vient de s'écouler.
Et celle-ci a été très particulière. Nous avons tous été remués, à des degrés divers, mais je crois que je peux dire sans me tromper que nous ne sommes plus les mêmes qu’au mois de janvier. Certains ont perdu beaucoup, des êtres chers, la santé, un travail, de l’argent, d’autres n’ont perdu “que” des illusions…
Dans tous les cas 2020 a drainé beaucoup d’émotions voire déchaîné les passions. Pas facile de rester centré et serein dans ce tumulte émotionnel.
Pour ma part, je crois que tout le panel des émotions m’a traversé plusieurs fois, comme un raz de marée par moments. Je me suis sentie sidérée, infiniment triste et puis très en colère, indignée, bouleversée, découragée... Et toutes ces émotions m’ont traversée plusieurs fois, en boucle, assorties de beaucoup de remise en question.
Car je peux vous le dire, le découragement par moments était tel que j’ai failli tout laisser tomber.
Il y a 4 ans, j’ai choisi de quitter mon travail salarié à temps partiel pour me consacrer à plein temps à mon activité d'accompagnement des personnes. J’ai pris un risque. Certes limité parce que je n'arrivais plus à concilier mes deux travail et j’étais proche du burn-out. Mais j’ai sauté le pas et j’avais confiance. Je savais ce que je voulais, je savais ce qui me faisait vibrer et j’ai choisi ce qui me convenait le mieux, ce qui me semblait juste pour moi, même si cela me mettait en insécurité matérielle. Et je n’ai pas regretté mon choix.
Pourtant cette année, j’ai douté. La peur m’a rattrapée.
Comment continuer alors que le premier confinement m’a laissée presque sans client - et donc presque sans revenu - comme nombre d’indépendants ? Et que la reprise post-confinement ne s’est pas faite comme je l'avais espérée ?
Même en essayant de voir le côté positif, il m’arrive, exactement comme vous, d’être complètement perdue.
Et perdue, je l’ai été. Au point de me dire qu’il fallait que j’arrête mon activité d'accompagnante pour retrouver un boulot salarié.
Au point de me dire que si les clients ne revenaient pas, c’est que je n'étais pas à ma place.
J’ai pris le temps qu’il fallait - et le temps, j’en avais - pour me poser et écouter mes voix dissonantes....
Mon mental me disait "tu ne vas pas t’en sortir, ton activité ne va pas redémarrer, reprend un boulot à l'hôpital, ils cherchent du monde et au moins tu pourras payer tes factures…De toute façon tu es nulle, il y a des thérapeutes bien plus compétents que toi, laisse-leur la place et efface-toi”
Mon cœur lui, me disait “ tu es à ta place. Accompagner les gens c’est ce qui te fait vibrer. Tu n’es ni plus ni moins compétente que les autres, tu es différente. Tu as quelque chose à apporter à ceux qui viennent te voir et c'est cela qui compte pour toi. Accroche-toi.”
Alors j’ai cherché quelqu'un qui pourrait m’accompagner dans cette recherche de ma juste place. Parce que parfois c’est plus facile d’y voir clair quand on est accompagné. Et que je sentais que j’avais des choses à comprendre, des choses à revoir, peut-être aussi des nouveaux modes d’accompagnement à inventer.
Tout cela est encore en cours de maturation. Mais je sais aujourd’hui que je n’abandonnerai pas, et j’espère pouvoir bientôt vous en dire plus.
Si je vous raconte tout ça, ce n’est pas pour me mettre en avant. Mais bien parce que je sais que vous avez connu le même genre de peurs, de doutes, de découragement, de remise en question.
La question primordiale est que va t-on faire de tout ça ?
Nous savons que ce n’est pas fini et que 2021 ne sera pas non plus une année comme les autres.
Alors que choisirons-nous de vivre cette année ?
Il n’existe que deux grandes émotions d’où découlent toutes les autres : la peur et l’amour. Laquelle décidons-nous de nourrir en 2021 ?
Moi, je choisis l’amour.
Même si je sais que je suis humaine et que par moments je serai encore envahie de peurs, de doute, de découragement, puisque ça fait partie de la vie, je choisis quand même l’amour.
Parce que je crois que c’est ce dont le monde a besoin.
Cela signifie que je m’engage à accueillir avec bienveillance et amour toutes les émotions de peur, de doute, de découragement, que je pourrais ressentir, et en même temps je ne m’y attarderai pas plus que nécessaire. Je les laisserai me traverser le temps qu’il faudra et puis je me focaliserai sur l’amour en moi, l’amour de moi, l’amour des autres et du monde.
Il y a tant de merveilleuses choses autour de nous que bien souvent nous oublions de regarder…
Pour cette année 2021 je vous souhaite de trouver votre juste place en ce monde, celle qui vous convient le mieux, qui vous permet le plein épanouissement de votre Être.
Parce que le monde a besoin de chacun d’entre vous.
Et si pour cela vous sentez que vous avez besoin d’être accompagné, n’hésitez pas à demander. Il existe nombre de thérapeutes, d’accompagnants, de facilitateurs, qui pourront vous apporter l’aide dont vous pourriez avoir besoin.
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Medeville Agnes (mercredi, 30 décembre 2020 10:54)
Merci beaucoup pour ces mots à la fois simples et très puissants.
En effet, l'année 2020 nous a bouleversés, et 2021 ne sera pas si simple ! Mais nous avons tous une force en nous, il nous faut lui laisser la place !
Merci Élisabeth, pour les solutions que vous m'avez aidé à trouver. Vous êtes une excellente professionnelle
Vous avez bien fait de continuer, vous m'auriez manqué...
Je n'hésiterais pas à revenir vous voir.