Que penser réellement de la pensée positive ?
Est-ce possible de penser positif tout le temps, de ne voir que le coté positif des choses ?
Et, surtout, est-ce vraiment une bonne chose ?
On entend beaucoup dire dans le développement personnel qu’il faut se concentrer uniquement sur le positif, que tout est parfait et arrive au bon moment, que tout ce qui arrive est là pour le mieux...
On se retrouve donc avec une injonction d’être positif partout et en toutes circonstances et gare à ceux qui n’y arrivent pas : ils ne sont pas sur le chemin de l’Eveil !
Mais qu’est-ce que l’Eveil ?
Pour moi, il n’y a qu’un éveil, c’est l’éveil à soi, qui entraîne une ouverture aux autres et au monde.
Et pour s’éveiller à soi, il me semble essentiel de prendre en compte toutes les facettes de nous-mêmes, toutes nos émotions, toutes nos sensations, toutes nos pensées…
Et donc tout le « négatif » aussi.
Parce que c’est quand même se voiler un peu la face que de (se) dire qu’il n’y a que du positif dans la vie.
L’actualité se charge de nous rappeler -au cas où on l’oublierait- qu’il y a des choses vraiment très très moches tous les jours et partout !
Et dans chacune de nos vies il y a toujours des choses difficiles à vivre : une séparation, un deuil, un licenciement, une agression, une dispute…personne n’est épargné !
Et tous ces événements difficiles amènent des émotions et des pensées douloureuses et « négatives ».
Tristesse, peurs, colère, désespoir, haine…
Et c’est NORMAL !
Toutes ces émotions font partie de nous, de notre condition humaine.
Les nier, c’est nier une partie de nous.
Ne pas les laisser s’exprimer, c’est nous bâillonner nous-mêmes !
On est alors très loin de l’éveil, on est juste dans le déni.
Et toutes ces émotions qu’on se refuse à reconnaître, à exprimer, elles ne disparaissent pas. Elles sont justes enfouies sous des couches de positivité et elles sont susceptibles de ressurgir, d’une autre façon, peut-être à un moment où on s’y attend le moins, par la maladie, la dépression, des actes manqués, des « autosabotages » etc.
Alors oui, se sentir triste, en colère, ressentir la peur, le manque, la haine, l’injustice, ..., c’est OK. Cela veut dire que l’on est vivant.
S’autoriser à vivre, ressentir et même dire ce « négatif » signifie qu’on se met à l’écoute de soi et c’est un acte d’auto-bienveillance.
A condition de s’y autoriser vraiment. Pas juste dans la tête.
Mais aussi-surtout- dans le corps. Car il ne faut pas oublier que la majorité des informations nous arrivent par le corps
Je ne suis pas en train de faire l’apologie des pensées négatives, des ruminations et de l’auto apitoiement qui ne mènent pas souvent à grand-chose.
Je suis en train de vous dire d’accueillir ces émotions, ces pensées.
C’est le premier pas pour aller ensuite à la rencontre de ces parties de vous blessées et qui ont besoin d’être reconnues et entendues. Et quand ces parties blessées ont été reconnues et entendues, les émotions et pensées plus agréables peuvent alors se dévoiler.
Parfois, c’est un processus qui peut prendre du temps.
Et se donner le temps c’est aussi un acte de bienveillance envers soi.
Et parfois on a aussi besoin d’être accompagné pour y arriver.
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